Quand on pense « design », on pense « lignes pures », « bel objet », « esthétisme »… Mais le design va bien au-delà, surtout lorsqu’il s’agit de créer la ville de demain. Comme nous l’explique Octave Puis-Nicot, designer junior chez SUEZ Smart Solutions.

Quelle est donc la place du design dans la ville intelligente ?

Octave Puis-Nicot : Quand on parle Smart City, on la limite souvent à un ensemble d’objets connectés et de capteurs. Mais la technique, si elle est essentielle, ne fait pas tout. Chez SUEZ Smart Solutions, nous cherchons à placer l’usager au centre des projets et c’est là que le design intervient. Complémentaires aux ingénieurs, les designers abordent les enjeux de la ville en se focalisant sur l’humain. Quels sont les attentes des habitants ? Quels usages peuvent-ils avoir d’un service? La technologie, imaginée par les ingénieurs est le moyen de répondre aux besoins identifiés.

 

En quoi consiste votre métier de designer au sein de SUEZ Smart Solutions ?

O. P.: Mon métier comprend 3 étapes. Une première phase d’immersion me permet de comprendre les utilisateurs concernés et d’identifier leurs besoins. La seconde étape consiste à accompagner l’élaboration de solutions lors d’ateliers. Nous trouvons ensemble des idées que nous approfondissons afin d’aboutir à des scénarios d’usage. La dernière étape consiste à prototyper les solutions numériques (plateforme web, application mobile, portail utilisateurs, etc.) afin de les tester auprès des utilisateurs concernés. Nous la « retestons » de nombreuses fois en apportant des améliorations dans le but d’arriver à un service agréable à utiliser pour l’usager.

 

Sur quels types de projets êtes-vous amené à travailler ?

O. P.: Cela peut être en interne pour réfléchir en amont à la conception d’une nouvelle solution numérique, comme en externe pour accompagner les collectivités à développer de nouveaux services. Un exemple : une collectivité de communes à la frontière du Luxembourg nous a dernièrement sollicité sur les problèmes de mobilité qu’elle rencontre sur son territoire. Cette problématique appelle à une réflexion en amont quant aux profils des usagers – frontaliers ou non -, à leurs attentes amenant à concevoir des services pour se déplacer ensemble, dans une économie de partage. Nous allons ensuite déployer des solutions intelligentes utilisant de l'IoT, du traitement de données et des APIs, de façon personnalisée. 

 

Qu’est-ce qui vous anime le plus dans le métier de designer ?

O. P.: Le métier de designer est transversal et c’est vraiment ce que j’apprécie. Cela appelle à être curieux et à rencontrer des personnes et des expertises différentes. Je suis placé au cœur d’une démarche collaborative : seul, le designer ne peut rien et c’est entouré des expertises de chacun que les idées peuvent émerger. C’est passionnant car on apprend sans cesse. Enfin, c’est un métier qui offre une grande liberté : on peut imaginer ce que l’on veut, concevoir son monde idéal.