Toute organisation, publique ou privée, doit aujourd’hui se repenser à la lumière des possibilités offertes par le digital : nouveaux produits, nouveaux business models, nouvelles organisations du travail…Au cœur de cette transformation se trouve la donnée, or noir de l’ère numérique. Or celle-ci ne donne sa pleine mesure que lorsqu’elle circule, d’un utilisateur à l’autre, d’un système interne vers une application externe. C’est dans ce contexte que les APIs (Application Programming Interfaces) révolutionnent l’architecture informatique en permettant à des applications de s’échanger mutuellement de l’information et des services.

API. Derrière ces trois lettres se cachent un outil permettant aux développeurs d’utiliser simplement un service informatique ou une donnée sans avoir à connaître le fonctionnement de son système d’origine ou sa provenance. Comme le serveur d’un restaurant à qui l’on adresse sa commande et qui revient avec le plat demandé, sans que l’on sache forcément qui l’a cuisiné et quelle est la recette exacte ! Autrefois regroupées dans des bibliothèques logicielles, les données sont maintenant exposées sur les réseaux informatiques, transformant l’architecture des systèmes d’information pour les rendre plus agiles et plus interconnectés. Une nécessité à l’heure de l’open data.

 

Des GAFA aux DSI : le rôle croissant des APIs dans les systèmes d’information

En tant qu’utilisateur, nous ne voyons pas cette « face cachée » qui est pourtant la mécanique de base de nos sites web et applications préférés, de Facebook à Google Map. Même chose du côté des professionnels du développement informatique. En effet, bien que ces outils existent depuis une trentaine d’années, ils n’ont réellement pris leur essor qu’avec l’avènement des sociétés de l’Internet au début des années 2000.  Aujourd’hui, les APIs se démultiplient bien au-delà du e-commerce ou du Web en général. Elles investissent des domaines d’activités aussi larges que la finance, le marketing ou la logistique.

 

L’utilisation des APIs progresse au sein des entreprises de toutes tailles car les métiers, comme les DSI, comprennent l’opportunité qu’elles représentent. Le gain d’agilité lors de la construction de nouveaux services ou l’amélioration de systèmes de gestion internes est indiscutable. L’interface (écran de visualisation) n’est plus que le « paquet cadeau » qui emballe des données désormais transférables et consommables à l’envie : via des applications web ou mobiles, des bases de données accessibles en un clic, des plateformes open data…

 

Ouvrir les données en toute sécurité ?

Pour autant, comme toute transformation, celle des APIs demande du temps. Pour être mis en œuvre, ces outils nécessitent des ressources humaines formées et une volonté de changer assez radicalement la vision de systèmes d’information parfois anciens et complexes qui prévalent dans certaines entreprises.  Il ne s’agit pas de faire table rase du passé, mais bien de préparer le futur en instillant ici et là une nouvelle forme de transport de la donnée.

 

Enfin, le corollaire de l’ouverture des données est bien entendu le besoin de sécurité car les APIs facilitent et standardisent l’interconnexion des systèmes informatiques mais expose également davantage les données. Les déployer doit donc aussi être synonyme d’un encadrement adéquat pour éviter de les exposer à de potentielles failles de sécurité.